6 entreprises belges sur 10 planifient leur croissance, mais se heurtent à des obstacles

Six entreprises belges sur dix ont des projets de croissance concrets pour les années à venir. Parmi les obstacles qu’elles rencontrent, citons notamment la pénurie de main-d’œuvre, le contexte économique incertain et la mise en place de structures et de processus adéquats. C’est en effet ce que révèle la première édition du Baromètre des entreprises BDO, une étude qui a permis d’interroger plus de 500 managers sur leurs projets. Les entreprises en pleine croissance misent principalement sur la marque, la numérisation et le personnel. Peter Van Laer, CEO de BDO Belgique : « Dans l’idéal, les entreprises devraient être plus nombreuses à avoir des plans de croissance. Les effets de la volatilité économique et de la pénurie de main-d’œuvre se font ressentir. Mais heureusement, nous constatons que les entrepreneurs belges conservent leur audace et leur proactivité. »

Continuer à se développer ou réduire les effectifs ?

À l’heure actuelle, 61 % des entreprises belges ont des projets de croissance. Selon elles, le potentiel de croissance se trouve principalement dans la poursuite du développement de l’entreprise et dans le renforcement de l’équipe actuelle (42 %). Elles attachent également une grande importance à l’innovation (29 %) et prévoient de s’implanter sur de nouveaux marchés (25 %), ou encore de procéder à des rachats (17 %).

Nos entreprises sont toutefois confrontées elles aussi à une série de défis, les principaux étant le recrutement de personnel qualifié (40 % dans le top 5), la volatilité du contexte économique (35 %), la mise en place de structures et de processus (33 %) et la crise énergétique (30 %). Peter Van Laer : « Nos entreprises continuent de lutter contre l’inflation et voient leurs coûts structurels augmenter. Mais elles ont moins de ressources pour lutter contre ces pressions financières. Si auparavant, par exemple, elles pouvaient les absorber en partie par des augmentations de prix, aujourd’hui, ce n’est pratiquement plus possible. » 

Face à ces entreprises ayant des projets de croissance, 10 % envisagent une réduction de leurs effectifs, voire une interruption de leurs activités. Il s’agit essentiellement d’indépendants sans personnel permanent (14 %) et d’entreprises qui emploient de 1 à 5 salariés (20 %). 

Plans d’investissement

Parmi les investissements prévus, 46 % s’inscrivent dans le cadre d’un plan stratégique plus large. Cependant, pour presque autant d’entreprises (42 %), il s’agit plutôt d’investissements « forcés », qui découlent d’un besoin urgent ou d’une opportunité à ne pas laisser passer. 

Cette année, nos entreprises investiront principalement dans le renforcement de leur marque d’entreprise (33 %), le recrutement de personnel supplémentaire afin de répondre à la demande (31 %), la poursuite de la numérisation (28 %), l’engagement de personnel dans le cadre d’une nouvelle stratégie ou offre (27 %) et l’énergie verte (24 %). Dans les années à venir, les priorités en matière d’investissement seront largement similaires. 

Ces plans de croissance impliquent naturellement des investissements. Près de la moitié des entreprises prévoient plus de 100 000 euros d’investissement. Et là encore, les plus petits acteurs ne sont pas en reste. En effet, 40 % des PME de moins de 20 travailleurs prévoient d’investir des montants similaires. Les investissements prévus sont principalement financés par des capitaux propres (57 %) issus des flux de trésorerie de l’entreprise ou par l’intermédiaire des banques (31 %).

Prêt pour l’avenir ? Oui, mais…

Quatre répondants sur dix (43 %) envisagent l’avenir avec confiance et pensent que les plus grands défis sont derrière eux. Environ la moitié (49 %) estime par ailleurs que leur entreprise est suffisamment solide pour faire face à de nouveaux bouleversements économiques. 

Parmi les facteurs les plus importants pour la réussite future de leur entreprise, les managers citent le recrutement de personnel qualifié (52 %), la capacité d’innovation (46 %) et la recherche des bons partenaires (39 %). 

Enfin, la vision de l’avenir implique souvent des changements importants au sein des entreprises. Ainsi, 35 % prévoient de céder leur entreprise dans les cinq ans. Pour 14 % d’entre eux, c’est la prochaine génération qui prendra la relève, mais 13 % envisagent de faire appel à un repreneur et 8 % considèrent que le rachat de l’entreprise par les cadres est la solution d’avenir. Peter Van Laer : « Il est rassurant de constater que nos entreprises font preuve d’une telle clairvoyance. La réussite de la transmission d’une entreprise est largement déterminée par la qualité de la planification à long terme. Il est évident que pour un transfert à la génération suivante, nous parlons facilement d’une trajectoire de cinq, voire de dix ans. Même dans le cas d’un repreneur externe, il est important de prévoir un délai suffisant. En particulier si la structure de l’entreprise doit être adaptée pour pouvoir attirer un plus grand nombre d’acheteurs potentiels. Ce processus peut prendre de six mois à un an. Cependant, le temps et les efforts investis aboutissent à un facteur de réussite plus élevé et une meilleure estimation de la valeur de l’entreprise. »