7 entreprises belges sur 10 n’ont pas encore adopté la facturation électronique

Les entreprises belges ont encore un long chemin à parcourir avant d’être prêtes pour la facturation électronique obligatoire d’ici le 1er janvier 2026. C’est ce qui ressort de notre troisième Baromètre des entreprises BDO

À ce jour, seuls 30 % des entreprises pratiquent déjà la facturation électronique. 25 % ne l’ont pas encore mise en place, mais progressent bien pour respecter l’échéance, tandis qu’un autre 25 % doivent encore adapter leurs processus et leurs systèmes. Enfin, 10 % n’ont même pas encore amorcé le processus. Fait notable : ce sont les PME de taille moyenne qui sont les moins avancées en matière de préparation.  

À partir du 1er janvier 2026, la facturation électronique structurée deviendra obligatoire en Belgique pour toutes les transactions entre entreprises assujetties à la TVA. L’élément déclencheur est une directive européenne imposant la facturation électronique dans tous les États membres d’ici 2028.  

Un tiers des entreprises belges sont déjà tout à fait prêtes et pratiquent déjà la facturation électronique aujourd’hui. C’est principalement le cas pour les petits acteurs de moins de 5 employés (38 %) et pour les entreprises de plus de 50 employés (35 %). Les PME de 6 à 50 salariés sont un peu à la traîne (24 %). Joyce Martens, Partner Accountancy : « Souvent, les entreprises de cette taille sont déjà bien établies. Cela signifie évidemment qu’elles sont beaucoup moins agiles que les petites entreprises en phase de démarrage. Pour les plus grands acteurs, des sujets comme la facturation électronique sont souvent abordés par une équipe interne afin de s’assurer que tout est en ordre avant l’échéance. » 

Mise en place des processus

Il reste donc 70 % des entreprises qui n’ont pas encore mis en place un système de facturation électronique.  Où en sont-elles ? 25 % indiquent déjà qu’elles ne sont pas encore prêtes à ce jour, mais qu’elles sont en bonne voie pour respecter l’échéance (<5 employés : 18 % ; 6-50 employés : 23 % et >50 employés : 31 %). 17 % indiquent que leurs processus doivent encore être adaptés. Dans ce domaine, les grandes entreprises (>50 employés : 12 %) devancent nettement les plus petits acteurs (<5 employés : 24 % ; 6-50 employés : 28 %).  

« Ce n’est pas si surprenant, quand on sait que les défis auxquels sont confrontées les grandes entreprises sont beaucoup plus importants et souvent plus complexes. Elles travaillent avec des numéros de commande, des codes budgétaires, etc., ce qui impose que l’ensemble soit parfaitement correct. C’est pourquoi BDO adopte également une approche globale - de l’analyse du processus de facturation actuel à la refonte des processus internes, en passant par le choix des solutions et des mesures de sécurité adéquates », explique Joyce Martens.

Choisir le bon système est un défi

Outre les processus, la question des systèmes se pose également. À cet égard, 8 % des entreprises prévoient de mettre de l’ordre dans leurs affaires dans les mois à venir. C’est dans les entreprises de taille moyenne (6-50 employés : 10 % ; < 5 employés : 3 % et > 50 employés : 7 %) que ce thème est le plus à l’ordre du jour.

Un écueil possible lors de la mise en place de la facturation électronique est le choix du “point d’accès”, le système qui permet aux entreprises de recevoir et d’envoyer des factures à d’autres entreprises ou à d’autres points d’accès. Il est très important pour les entreprises de choisir un point d’accès qui corresponde à leur type d’activité ainsi qu’à l’évolution prévue de l’entreprise. Et avec plus de 100 fournisseurs parmi lesquels choisir, avec des prix très différents, cela peut être un véritable défi. Il est aussi recommandé que les entreprises ne tardent pas trop à se lancer, car à l’approche de la date limite, la demande va s’intensifier, ce qui pourrait entraîner un système de “premier arrivé, premier servi”.  Et c’est là que le bât blesse pour beaucoup d’entreprises, puisque 10 % d’entre elles indiquent qu’elles n’ont pas encore commencé à se préparer à la facturation électronique. 

Retour sur investissement

Bien que le processus de préparation à la facturation électronique soit souvent sous-estimé, les entreprises sont bien conscientes de son impact. Par exemple, 34 % des chefs d’entreprise considèrent la facturation électronique comme l’obligation ayant le plus d’impact (par rapport à d’autres réglementations, telles que celles relatives à l’ESG ou à l’IA, par exemple). Ce faisant, un tiers d’entre eux (33 %) indiquent également que le coût est élevé et qu’ils préféreraient consacrer ce budget à autre chose.  

Pascal Dauw, Partner Tax : « Bien sûr, il faudra un certain temps pour que les investissements dans la facturation électronique commencent à porter leurs fruits - et ce ne sera certainement pas le cas pendant la phase de transition - mais à long terme, cela se traduira par des opérations plus rentables. Les boîtes à chaussures remplies de documents que l’on traîne chez le comptable à l’occasion des déclarations trimestrielles seront reléguées au passé. Et pour les petites entreprises qui craignent d’investir, il existe une déduction temporaire majorée de 120 % pour les coûts non activés liés à la facturation électronique (par exemple, les frais d’abonnement à un logiciel de facturation, les frais de conseil engagés spécifiquement pour la préparation ou la mise en œuvre…) En outre, les petites entreprises bénéficient également d’une déduction de 20 % sur les investissements numériques, tels que les logiciels pour une solution de facturation. » 

Jo Heijse, Partner BDO Digital : « Dans la pratique, on constate souvent que les entreprises sous-estiment l’ampleur de la facturation électronique. Si la dimension numérique est importante, il faut aussi prendre en compte l’aspect fiscal, ainsi que l’impact considérable sur les processus internes. De nombreuses entreprises n’en mesurent pas pleinement les implications. Ainsi, pour celles qui n’ont pas encore de plan concret de mise en œuvre, le temps presse. » 

Contactez nos experts ci-dessous pour vous assurer que vous êtes prêt pour la facturation électronique obligatoire d'ici le 1er janvier 2026.

Joyce Martens
Joyce Martens
Partner
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Jo Heijse
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Pascal Dauw
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pascal.dauw@bdo.be