La fascination de Jan et Nils pour les nouvelles technologies ne les empêche pas d’être convaincus qu’elles remplissent avant tout un rôle d’accompagnement. La numérisation est le but poursuivi, la technologie le moyen d’y arriver, et l'Homme reste maître de sa mise en application. « Nous misons avant tout sur le soutien aux personnes. Nous automatisons les processus et opérations de routine afin de décharger les collaborateurs des tâches répétitives, libérant ainsi davantage de temps pour développer des solutions créatives et mieux accompagner le client. La technologie retenue dépend de la performance requise, de la stratégie à long terme et des objectifs commerciaux. »
La RPA (Robotic Process Automation), par exemple, automatise surtout les processus « d’avant-plan ». Néanmoins, l'équipe de Jan l’exploite de plus en plus fréquemment en profondeur, agissant jusqu'au niveau du système. Exemple ? « BDO Jersey construit actuellement un prototype d’assistant RH piloté par l’IA », explique Nils. « Imaginez : le département RH d’une entreprise comptant plusieurs centaines (voire milliers) de collaborateurs reçoit chaque jour des dizaines de questions souvent similaires. Grâce à un algorithme développé sur mesure, chaque question est acheminée de manière entièrement automatique vers une source de données adéquate et obtient une réponse dotée d’une marge d’erreur minimale. »


Une question tourmente souvent le dirigeant d’entreprise ou l’entrepreneur : comment opérer un choix judicieux alors que les technologies évoluent à un rythme effréné ? Jan : « Ne vous laissez pas séduire ou tromper par une tendance. Explorez pas à pas les possibilités et la valeur d’une nouvelle technologie. Expérimentez avant d’investir massivement ! Chez BDO, nous montrons le bon exemple puisque nous nous présentons comme business case auprès de nos clients. » Walter Vanherle, gourou de l’innovation chez BDO, qualifie la combinaison stratégie-actions de ‘modèle banane’ (voir article « Living Tomorrow et BDO partagent le même esprit d’innovation »). « ChatGPT - pour ne citer qu’un exemple récent - est à la mode mais sa technologie sous-jacente (l’intelligence artificielle générative) est particulièrement précieuse car elle apportera de nombreuses solutions ciblées. Regardez ce qui s’est passé avec le cloud. »
L’exigence de nouvelles technologies dépend évidemment de votre secteur d’activité, des agissements de la concurrence et de la plus-value générée par ces nouvelles technologies en termes d’accroissement de votre business. Nils : « Une entreprise qui veut rester performante doit impérativement atteindre le minimum olympique pour se qualifier. Sinon, elle perd en compétitivité et ne lutte pas (plus) au sommet. Plus le nombre d’entreprises qui misent sur une technologie spécifique augmente, plus l’avance que celle-ci est censée procurer diminue, et plus il devient urgent de suivre le mouvement. Fameux paradoxe ! »
Être (et rester) au courant des dernières évolutions est une condition indispensable pour utiliser la technologie de manière adéquate. Cela semble une évidence, et pourtant… « La sensibilisation fait partie de notre mission. Différentes initiatives telles que Vision 2030 organisées à l’attention de nos clients, prospects ou collaborateurs internes le démontrent », explique Jan. « Nous offrons un aperçu de ce qui existe aujourd’hui et de ce que l’avenir nous réserve. Dans le même temps, nous étudions l'impact des tendances sur l'activité du client et nous développons des scénarios qui permettent à son entreprise de poursuivre son évolution. »
« Sans perdre de vue les collaborateurs, souligne Nils. S’ils n’adhèrent pas à la vision, ils décrochent et la nouvelle technologie aura du mal à s’implanter. D’où l’importance de combiner innovation technologique et programme de gestion du changement. » Sans oublier une gestion appropriée des risques. Car si chaque technologie crée des opportunités, elle peut aussi être un facteur de risques. « Un algorithme peut générer des résultats erronés parce qu’il repose sur des biais ou des préjugés du développeur », dit Jan pour illustrer son propos. « Ou encore : lorsque vous partagez via ChatGPT des informations sensibles en lien avec l’entreprise, ces infos sont rendues publiques et donc disponibles pour les concurrents ou les cybercriminels (FraudGPT). Nous pouvons heureusement couvrir ces risques grâce à de nouvelles solutions. Quoi qu’il en soit, il est hors de question de gérer les risques à l’aveugle, tout comme il est impensable de se passer de nouvelles technologies. »

Il ne fait aucun doute que la technologie stimule la capacité d'innovation. A-t-elle aussi un impact sur notre capacité de réflexion ? Nils : « Qui a déjà entendu parler de ‘Prompt Engineer’ ? Celui-ci cherche à définir l’input qui permettra d’atteindre un output déterminé. Il utilise l’IA générative pour résoudre des problèmes, comme un Data Engineer dévoilerait des données à des fins d’analyse. Jusqu’il y a peu, il s’agissait surtout de trouver rapidement son chemin parmi la montagne d’informations générées par une recherche. Autrement dit, il fallait être capable de bien googler. Aujourd'hui, l'art consiste à poser les bonnes questions à ChatGPT afin d'obtenir rapidement une réponse précise conforme à la réalité. Cela nécessite une nouvelle façon de penser combinée à un esprit critique. Les nouvelles générations de technologues maîtrisent en grande partie ce processus de réflexion. »
Il est donc primordial que BDO réponde à leurs attentes. « En nous appuyant sur notre culture de l’innovation et sur la manière avec laquelle nous explorons au quotidien de nouveaux champs technologiques, nous voulons encourager les collaborateurs potentiels à choisir BDO. » C’est pourquoi Jan organise régulièrement un « Techday » durant lequel son équipe examine, étaye ou démonte des nouvelles technologies ou applications. En les confrontant aux experts d’autres départements (Legal, Finance, Tax, Risk…) afin de mieux détecter les opportunités ou les pièges. Nils : « En tant qu’acteur innovant, vous ne pouvez pas ignorer les tendances technologiques car elles ouvrent la porte à une discussion plus large. Cela permet par exemple à un candidat Data Analyst de découvrir les nombreuses options que permet cette technologie. Croyez-moi, nous sommes loin d’avoir fait le tour de la question. »
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