Vers la lune… et au-delà

Living Tomorrow et BDO partagent le même esprit d’innovation

« Le pays qui parviendra à contrôler la source d’énergie alimentant notre civilisation technologique dominera le monde. » Extrait de « China has returned helium-3 from the moon, opening door to future technology », Mark R. Whittington, septembre 2022, The Hill. Cette affirmation vaut aussi sur le plan microéconomique. Une entreprise férue d’innovation assure non seulement sa croissance, mais aussi sa raison d’être et sa compétitivité. Plus simple à dire qu’à faire, selon 4 experts de Living Tomorrow et BDO. Qui restent persuadés que les personnes les plus clairvoyantes verront s’ouvrir un champ d’opportunités susceptible de les emmener bien au-delà de la lune.

Sont réunis autour de la table :

Yin Oei (CEO de Living Tomorrow Group)
Ses qualités sportives et son approche stratégique ont permis à Yin de remporter en 2008 « Expédition Robinson », une émission de téléréalité dont les participants avaient pour but de survivre sur une île déserte. « Même dans un environnement tout à fait primaire, l’être humain cherche à se surpasser. Plutôt que partir à la chasse aux crabes chaque matin, nous avons creusé un trou dans le sable en guise de piège, et les crabes s’y sont précipités. Un bel exemple d’innovation pure et simple. »

Frank Beliën (fondateur et président de Living Tomorrow)
Frank a la conviction que la lune pourrait dès le milieu du 21e siècle connaître le même essor que celui qu’a connu le golfe persique. Ses immenses réserves d'hélium 3 relancent déjà la course spatiale entre grandes puissances économiques. « Cette matière première est extrêmement rare sur Terre et indispensable pour permettre la fusion nucléaire. Celle-ci représente par excellence la source d'énergie du futur, d’autant qu’elle n’émet pas de neutrons radioactifs. 10 navettes spatiales remplies d’hélium 3 fourniraient assez d’énergie pour réaliser une fusion nucléaire dont le monde entier pourrait profiter pendant 1 an. »

Joachim De Vos (coprésident de Living Tomorrow et professeur de planification de scénarios à l’Université de Gand)
Auteur de « Why innovation fails », Joachim nous apprend pourquoi l’innovation est cruciale. Il décrit les pièges très répandus qui freinent les processus d’innovation et explique comment les contourner. « Lorsque j’ai accompagné Bill Gates dans la première Maison du Futur de Living Tomorrow en 1995, il avait souligné l’importance d’aider les gens à se figurer concrètement les immenses possibilités offertes par le futur, afin qu’ils puissent (et leur entourage) s’y préparer. »

Walter Vanherle (Partner Digital & Innovation chez BDO Belgique)
Walter adore la technologie. Son bureau regorge d’inventions high-tech : imprimante alimentaire futuriste, iPhone ancestral… Son nouveau dada ? Les « digital twins ». « Ils rendent l’innovation plus rentable et surtout moins risquée. Un jumeau numérique est une réplique du monde réel dont nous modélisons d’abord le comportement et les performances puis que nous expérimentons à volonté. 

Dans un monde où presque tout est possible, l’innovation doit-elle répondre avant tout à une nécessité ?

Joachim: « Les entreprises gagnantes ne stopperont jamais leur quête d’efficacité ou de performances accrues. Elles ont d’abord augmenté la productivité des personnes. Elles ont ensuite introduit les machines. Aujourd’hui, nous assistons à la numérisation des tâches effectuées par les personnes et les machines. Elle se déverse en un flux ininterrompu qui optimise ou réinvente les processus existants. Impossible d’innover de manière efficace et rentable sans comprendre ce qui risque d’advenir au cours des 5 à 10 prochaines années. Seuls celles et ceux qui appréhendent l’avenir avec clairvoyance sont en mesure d’agir dès maintenant pour garantir la pertinence de leur activité demain. »

Frank: « Une étude de l’Université de Harvard a révélé que les organisations se focalisaient beaucoup sur leurs rapports financiers, les considérations ‘Legal & Compliance’ et les opérations quotidiennes. Seule une petite proportion de leur stratégie est consacrée au futur. Résultat ? L’impact de celui-ci est souvent mal évalué. On peut pourtant éviter cet écueil. En élaborant des scénarios basés sur les éléments susceptibles d’influencer l’avenir de votre organisation, ou sur la manière dont ils peuvent être adaptés. Ce n'est évidemment pas une science exacte mais votre capacité de résilience s’en trouvera renforcée. Personne ne peut prédire l’avenir, mais ce n’est pas une raison pour ne pas s’y préparer. »

Walter: « Afin de stimuler notre capacité d’innovation et notre esprit d’entreprise, BDO a créé Dragons’ Den, un environnement où chaque collaborateur peut présenter ses idées novatrices en toute confiance et sans entrave (lisez également l’article « Dragons’ Den donne des ailes à BDO »). Les idées sont systématiquement testées par un Innovation Board, lequel évalue en toute indépendance leur faisabilité et leur potentiel de création de valeur (aussi bien pour BDO que pour ses clients). Voilà pour notre approche ‘inside-out’. Dans le même temps, nous restons en permanence prêts à capter les moindres idées, connaissances ou savoir-faire innovants hors de nos murs. Objectif : enrichir nos connaissances et cocréer jour après jour. C’est notre approche ‘outside-in’, dont le partenariat avec Living Tomorrow et notre réseau de partenaires constituent la vitrine. »

Yin: « Tout changement se heurte à de la résistance ; c'est propre à l'être humain. Mais en permettant à l’innovation de se développer à partir de l’humain (c’est l’objectif poursuivi par Dragons’ Den), vous réduisez significativement cette résistance. Il ne s’agit pas explicitement d’innovation mais de plus-value créée en unissant nos forces. Exactement l’ADN de Living Tomorrow ! »

Joachim: « Ce que nous vivons actuellement n’est pas une époque de changement mais un changement d’époque. La vitesse à laquelle les évolutions se multiplient grandit sans cesse. Cette accélération repose sur la croissance exponentielle de la puissance de traitement ; elle double aujourd’hui tous les 18 mois. Ce phénomène s’accompagne d’une hyperspécialisation. Autrefois, on pouvait se contenter de ses propres connaissances pour stimuler le changement. Aujourd’hui… »

L’ère de l’innovation linéaire et unidimensionnelle est-elle révolue ?

Joachim: « Actuellement, il est indispensable de collaborer avec des experts compétents dans différents domaines qui permettent l’innovation. Cela rend l’innovation particulièrement complexe, de sorte qu’elle est encore trop souvent perçue comme une menace plutôt qu’une opportunité. »

Walter: « D’où la nécessité d’un écosystème comme le campus d’innovation Living Tomorrow. Grâce à notre partenariat mutuel, BDO renforce sa position sur le marché en tant qu’acteur innovant et ‘business challenger’. Réunir autant de connaissance et d’expertise contribue grandement à créer de la valeur pérenne bénéfique pour nous-mêmes et nos clients. » (voir encadré « La nouvelle courbe S de création de valeur »)

Yin: « Ce qui n’est pas toujours évident. Des organisations très créatives se laissent parfois tellement entraîner par leur soif d’innovation qu’elles loupent leurs objectifs stratégiques. Ou ne parviennent pas à commercialiser avec succès leurs innovations. » 

Walter: « Chez BDO, nous nous appuyons sur ce que nous appelons ‘le modèle de la banane’. Le dos du fruit est la ligne stratégique tandis que le creux reprend l’ensemble des tâches opérationnelles inhérentes à la stratégie à suivre. Grâce à cet ‘horizon planning’, nous évaluons l’impact des tendances sur l’activité de notre client et nous développons des scénarios qui aident son entreprise à évoluer. Nous transformons ainsi la menace d’un tsunami de possibilités en source d’opportunités tangibles et réalisables. »

« Ce que nous vivons aujourd’hui n’est pas une époque de changement mais un changement d’époque. »
« Nous réunissons connaissance et expertise. Nous traduisons en actions pratiques et réalisables ce que nous apprenons du futur. »
« What you see is what you get? »

Frank: « Il faut rendre les innovations tangibles sinon les gens ont du mal à les comprendre, et la résistance prend forme. En 1995, quand notre première Maison du Futur a ouvert ses portes, la plupart des visiteurs nous disaient qu'ils ne voudraient jamais de téléphone portable. Ils l’associaient au monde du travail. Nous devions leur préciser que contrairement à leurs croyances, les téléphones portables dépasseraient largement le champ de l’activité professionnelle. Voilà pourquoi il est si important de montrer ce à quoi les innovations peuvent mener. Y compris aux entreprises. »

Walter: « Pour BDO, la collaboration avec Living Tomorrow constitue aussi un levier non négligeable en matière d’employer branding. Alors que la guerre des talents bat son plein, il est important de pouvoir démontrer que vos valeurs sont résolument tournées vers le futur et que vous êtes ouvert à des idées et des technologies qui ne se généraliseront – peut-être - que dans quelques années. »

Frank: « La pénurie criante et croissante de talents peut être en partie compensée par l’innovation. Attirer des talents étrangers est une option mais elle est de moins en moins acceptée socialement dans certaines régions d'Europe. L’intelligence artificielle, par exemple, peut contribuer à détecter des talents inexploités disponibles dans l’entreprise, ou à les exploiter de manière plus optimale. »

La convergence entre numérisation, automatisation et masse de données disponibles facilite-t-elle l’innovation ?

Yin: « Cette année, la capacité d’innovation a été mise à rude épreuve car elle nécessite d’adopter simultanément de nombreuses technologies. Cette situation complexe s’est vue renforcée par la nécessité d’innover de manière durable, sans quoi l’entreprise risquait d’être exclue de son marché. Cette transition vers un entrepreneuriat durable adopte un rythme de croisière irréversible. Il y a quelques années, le top 10 du Fortune 500 était dominé par des entreprises technologiques américaines. En 2023, la chaîne de supermarchés Walmart occupe la première place, notamment parce qu’elle s’est engagée à atteindre la neutralité carbone dans l’ensemble de sa chaîne de valeur. Outre la durabilité, d’autres éléments pèsent sur la capacité d’innovation, comme la cybersécurité et les exigences croissantes des autorités en matière de compliance. Une entreprise qui veut rester flexible doit être attentive à ces tendances et les aligner sur ses objectifs. »

Joachim: « La réglementation et la conformité sont nécessaires car toute innovation peut être appliquée pour le meilleur ou pour le pire. Pensez aux manipulations génétiques, à l’énergie nucléaire… Il en va de même pour l’IA et le partage de données. Il faut des règles. Se fier aveuglément à l'éthique de chaque utilisateur ne suffit pas. D’autant qu’aujourd'hui, la technologie est accessible à chaque individu (contrairement à la technologie nucléaire, par ex.). Cela augmente considérablement le risque d'abus. L’Europe en est heureusement parfaitement consciente. C’est d’ailleurs elle qui montre la voie en matière de réglementation. »

Frank: « Un cadre réglementaire trop contraignant peut aussi ralentir l’innovation. Il est assez frustrant d’observer que certaines innovations se répandent beaucoup plus rapidement dans certaines parties du monde qu’ailleurs. Notre réglementation actuelle manque de réactivité. Dans le même temps, l'Europe doit devenir beaucoup plus forte et moins dépendante du reste du monde. Pourquoi, par exemple, importer massivement du lithium (rare mais essentiel) alors que nous pourrions l’extraire de manière durable dans nos régions, comme c'est le cas en Suède ? D'ici 2030, l'Europe veut extraire 10% des matières premières et en recycler 40%. Ce sont des thèmes sur lesquels nos entreprises doivent miser, avec le soutien des autorités. »

Joachim: « C’est surtout le principe de prudence qui pèse trop lourd dans nos réglementations et nos décisions à l’échelle européenne. On ne peut appliquer une mesure innovante que s’il est prouvé qu’elle est 100% sûre, saine, etc. Si Vésale ne s’était pas exercé sur des cadavres au 16e siècle (c’était interdit par la loi), la médecine en serait encore à ses balbutiements. Nous avons impérativement besoin de ‘bancs d’essai’ pour tester une technologie révolutionnaire sur de grands groupes, dans un cadre légal adéquat. » 

Walter: « À cause d’une surréglementation ou d’un ‘gold-plating’ (être encore plus strict que nécessaire), vous n’avez parfois même pas l’occasion de tester des innovations. En Belgique, on ne peut mener des tests avec des drones qu’au-dessus de la zone portuaire d’Anvers. Ailleurs ? C’est considéré comme dangereux ! Une certaine latitude est nécessaire pour expérimenter et apprendre à piloter des drones en toute sécurité. Ce dont nous avons besoin, c’est d’une réglementation moderne qui fait table rase des vieux concepts et s’appuie sur des modèles de notre temps. »

« Pour innover, il faut poursuivre un rêve. »
« Personne ne peut prédire l’avenir. Ce n’est pas une raison pour ne pas s’y préparer. »
On entend souvent : « Il faut trop de temps pour que notre investissement dans l'innovation soit rentable. »

Joachim: « L’absence d’une approche structurée ou le manque de préparation d’une organisation (à tous niveaux, dans tous les domaines) justifient souvent le manque d’investissement dans l’innovation. Les collaborateurs n’ont pas le temps (ou la liberté) de créer de manière structurelle, les budgets sont limités, les compétences absentes, l’adhésion au sein de l’entreprise ou de l’équipe faible… Bref, il manque une véritable culture de l’innovation. »

Yin: « Par nature, les CEO considèrent le poste ‘innovation’ comme un coût. Ils n’osent pas ou ne parviennent pas à regarder au-delà de l'horizon. Combien d’entreprises s’occupent déjà aujourd’hui de métavers ? Pour innover, il faut poursuivre un rêve. Rappelez-vous la série SF Star Trek dans les années 60 : beaucoup d’éléments qui s’y trouvaient (communication mobile, impression de nourriture, holodeck, écrans tactiles, etc.) sont devenus réalité. Les entreprises ont elles aussi besoin de rêver. »

Walter: « Nous cultivons ce rêve en organisant des ateliers d’innovation dans le BDO InnovationLab situé sur le campus Living Tomorrow. »

Pas de rêve sans pièges ?

Walter: « Le succès exige que tous les devoirs - analyse approfondie du marché comprise - aient été faits au préalable. Sinon vous commercialiserez un produit innovant que personne n'attend. Ou pire encore, qui existe déjà ailleurs. À moins qu’il ne soit pas adopté parce que le consommateur, le marché, les syndicats ou des activistes s’y opposent. »

Frank: « Développer une innovation, c’est bien. La transmettre, c’est mieux. À quoi sert-elle si elle n’est pas partagée avec des partenaires ou clients potentiels ? Comment peut-on encore l’améliorer ? Pour Living Tomorrow, ce besoin de transmission a joué un rôle primordial. Sans lui, nous n’aurions jamais pu rassembler autant de partenaires ni faire prospérer notre campus d’innovation. »  

La nouvelle courbe S de création de valeur

La courbe S (en bleu sur la figure) montre la croissance logique de la valeur d’une entreprise. Jusqu’il y a peu, cette croissance était surtout dirigée par des personnes qui cherchaient constamment des techniques et des solutions rentables destinées à doper la croissance et la création de valeur de l’entreprise. Les exemples ne manquent pas : standardisation, offshoring, gestion des processus ‘lean’, améliorations technologiques, développement de logiciels modulaires réutilisables (DevOps), RPA (Robotic Process Automation), IDP (Intelligent Document Processing), ‘process mining’ (analyse de données liées aux processus pour répertorier les processus invisibles), etc. Grâce à l’utilisation de ces techniques, les entreprises ont pu économiser 20 à 30% de coûts, augmenter la productivité et améliorer leurs performances de 5 à 10% chaque année.

L’avènement de techniques d’apprentissage des machines, en combinaison avec l’adaptation humaine, a permis à l’IA générative de connaître une percée phénoménale incarnée par GPT-4 (et bientôt GPT-5). Conséquence logique : la création de valeur dans le secteur IT et dans celui des services va connaître une forte flambée. Exemple : un call center onshore a relié un bot GPT-4 à ses processus de traitement d’appel. Ses effectifs seront réduits de moitié d’ici quelques mois.

La différence avec l’ancienne courbe en S réside dans le fait que plusieurs rôles dans les entreprises peuvent désormais être soutenus par l’utilisation de cette nouvelle forme d’assistants numériques (génération de texte/vidéo/musique). Certains rôles peuvent même être entièrement remplacés, à partir du moment où la technologie est entièrement intégrée à la solution (lisez aussi l’article « Ensemble, exploitons judicieusement les nouvelles technologies »). 

Comme l’explique Phil Fersht, fondateur et Principal Consultant du célèbre cabinet HFS (Horses for Sources) : la productivité d'une entreprise axée sur l'IA peut augmenter de 30 à 70%. 

S-curve

Workshop BDO InnovationLab

Le besoin de mener une réflexion davantage orientée vers l’avenir grandit rapidement au sein des entreprises belges. C’est ce qui ressort de la seconde édition de Vision 2030, un événement organisé avec succès par BDO sur le campus d’innovation Living Tomorrow, en collaboration avec TomorrowLab. En guise de suivi, BDO a décidé d’organiser des ateliers dans son InnovationLab. Plusieurs experts de BDO et de TomorrowLab y transforment vos idées et celles de votre équipe de management en objectifs stratégiques et actions réalisables adaptés à votre réalité.

Frank l’affirme sans hésiter : « L'esprit d'innovation de BDO est tel qu'il nous pousse à porter la capacité d'innovation de notre propre écosystème à un niveau encore plus élevé. »

Lisez le flyer ‘InnovationLab @ Living Tomorrow’.

Invention vs innovation

Une invention n’est pas une innovation. Et inversement. Une invention est quelque chose de nouveau. Par exemple, l'invention d'un nouveau matériau, comme le plastique. Une invention adoptée et commercialisée avec succès est appelée innovation. En d'autres termes, l'innovation est un processus qui ne peut en principe pas être breveté. Les armoires des laboratoires regorgent d’inventions mais une poignée d’entre elles seulement mènent à une innovation. La combinaison de 5 innovations peut ressembler à une invention mais il s’agit en fait d’une super innovation, extrêmement difficile à protéger.

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